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Face à l'émergence des cosmétiques biologiques, la norme ISO 16128 est entrée en vigueur en 2017. Mais cette norme est un danger pour les consommateurs non avertis. Découvrez vite pourquoi.
La norme ISO 16128 a été élaborée par un comité technique impliquant 28 pays. Chacun de ces pays est représenté par une délégation de laquelle on ne peut faire partie qu’en payant une cotisation annuelle. À l’issue des discussions, la délégation procède à un vote pour dire si elle est d’accord ou non avec le projet de norme. À cette étape, Cosmébio et Ecocert ont montré un désaccord. C’est pourtant le « pour » qui l’a emporté au niveau de la délégation française. Enfin, un vote de l’ensemble des délégations nationales a été organisé. Si le « pour » l’emportait à nouveau, la norme serait publiée.
Il en a résulté un document d’application volontaire qui uniformise, à l’échelle internationale, la définition de certains ingrédients utilisés pour la fabrication de produits cosmétiques, ainsi qu’une méthodologie commune pour calculer la teneur en composés naturels ou biologiques dans la formulation finale.
Parue en 2016, la première partie de la norme (ISO 16128-1) permet de distinguer quatre types d’ingrédients : biologiques, dérivés biologiques, naturels et dérivés naturels. En utilisant cette norme, les fabricants d’ingrédients cosmétiques peuvent déjà préciser à quelle catégorie appartiennent ceux qu’ils commercialisent.
La seconde partie de la norme (ISO 16128-2), publiée en 2017, est disponible sur le site de l’ISO. Elle permet de calculer les indices rattachés aux différentes catégories d’ingrédients biologiques et naturels, soit le pourcentage naturel ou biologique des produits finis.
La norme ISO 16128, entrée en vigueur le 1er janvier 2018, permet aujourd’hui à des fabricants de commercialiser des produits estampillés « naturels » sans pourcentage minimal d’ingrédients bio, sans liste noire d’ingrédients et sans aucun contrôle. Ces produits, d’après la norme ISO 16128, peuvent être présentés comme bio ou naturels, ce que les consommateurs non avertis vont considérer comme un gage de confiance.
Cette norme encourage les fabricants de cosmétiques traditionnels au « greenwashing », en alléguant de manière trompeuse un caractère naturel au produit.
Conservateurs controversés et allergisants, perturbateurs endocriniens, solvants d’origine pétrochimique, silicones, ingrédients issus d’OGM ou dérivés d’animaux morts… : selon la norme ISO 16128, aucun ingrédient nocif ou contesté n’est banni.
Aucune mesure de contrôle ne sera prise pour assurer la traçabilité des ingrédients, tout reposant uniquement sur la bonne foi des fournisseurs et des fabricants. Une décision qui peut potentiellement induire les consommateurs en erreur.
Aucun cadre n’a été fixé au sujet des procédés de fabrication, des matériaux des emballages, de l’éthique de la marque. Le bio, c’est avant tout une approche globale, avec des marques engagées dans ce qu’elles font, et qui ont des valeurs.